Digital et politique : qu’en est-il ?
On ne totalise plus les comptes Twitter et Facebook des femmes et des hommes politiques. De nos jours, pour occuper l’espace, un politicien doit exister sur la sphère digitale. Il est important d’être présent où les électeurs potentiels se trouvent, à savoir les réseaux sociaux. Aujourd’hui, les followers et les likes se succèdent, les selfies et les tweetclashs également. Mais qu’en est-il vraiment ? Comment les politiques se sont-ils emparés des nouveaux codes de la communication digitale ?
Quand la politique se digitalise
Tout d’abord, la communication politique, c’est quoi ? C’est l’ensemble des stratégies, techniques et outils de communication permettant d’accéder au pouvoir ou de le conserver. Barack Obama a été le premier à prendre conscience de l’importance des médias sociaux. En 2008, sa campagne politique s’est appropriée les différents réseaux en vue de cibler une population qui ne s’intéresse pas forcément à la politique. Cette stratégie a professionnalisé l’enjeu du web participatif. Sans cela, Obama n’aurait sans doute pas été le premier président noir des États-Unis. En 2012, pour l’élection présidentielle française, les équipes d’Obama sont venues en France pour accompagner et briefer les équipes de la campagne de François Hollande. Auraient-elles peut-être participé fortement à la victoire de l’actuel président français ?
Aujourd’hui, tout personnage politique jouissant d’une exposition médiatique se doit de posséder des comptes Facebook et Twitter, un blog, un Snapchat voire une chaîne YouTube. Il faut intéresser le plus de monde possible, quelles que soient les habitudes d’utilisation digitale. Sur Twitter, le plus important est, qu’au-delà du nombre d’internautes touchés, les journalistes politiques suivent massivement ces comptes. Dès lors, le simple tweet est susceptible d’être réutilisé dans les médias classiques. L’utilisation du smartphone permet d’aller encore plus loin et de tisser des liens avec ses électeurs. Snapchat en est la parfaite illustration. L’application permet de développer une proximité avec ses électeurs et de partager une partie de sa vie privée. On peut alors se demander s’il n’y a pas une surmédiatisation des politiciens ? Les politiques ne sont-ils pas devenus des peoples ?
Un nouveau mode de communication voit le jour depuis peu : la ré-information. Utilisée lors de la dernière élection présidentielle aux USA, ce phénomène fonctionne sous la forme d’un site internet où tous les bad buzz et contenus des réseaux sociaux sont filtrés et réutilisés pour mettre en avant un candidat politique, un parti politique. Ce site de ré-information s’appelle Breitbard News.
De la politique à la téléréalité
La communication politique va encore plus loin avec la téléréalité politique. La nouvelle émission présentée par Karine Le Marchand sur M6 dévoile les confidences très personnelles des prétendants à l’Élysée. Une téléréalité politique, ça marche ? Avec 3,1 millions de téléspectateurs pour un premier prime time, les portraits humains, drôles, et authentiques des personnalités politiques ont dépassé toutes les émissions politiques de cette rentrée.
La communication politique : le risque, c’est de ne pas en prendre !
La communication politique a donc bien changé, d’autant plus que cette dernière s’est adaptée relativement tard à l’enjeu de la digitalisation. Les politiques doivent être rôdés et professionnels face aux réseaux sociaux car le moindre tweet peut engendrer un véritable bad buzz au niveau international. La communication politique ne cesse de se digitaliser, peu importe que l’on soit pour ou contre. Mais y aura-t-il une limite à la médiatisation des femmes et hommes politiques ?
Sources :
http://www.marketing-professionnel.fr/tribune-libre/communication-digital-communication-politique-presidentielle-2012-201204.html
http://www.dna.fr/politique/2016/10/11/la-politique-est-entree-dans-la-telerealite
http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/hillary-clinton/presidentielle-americaine-l-internet-pro-trump-jubile_1913993.html
« Communication politique : Trump l’instinctif, Clinton la méthodique » Stratégies n°1877 – octobre 2016